HAT FITZ AND CARA ROBINSON : Do Tell (2014)
Le grand bushman barbu et la petite bonne femme australienne nous font un remake de “La Belle et la Bête ». Hat Fitz pratique tout ce qui est à cordes et Cara, en plus de chanter, s’occupe des percussions (batterie et planche à laver) et souffle quelquefois dans une flûte. Tout cela donne un album à l’ambiance particulière, mélange d’authenticité et d’ethnologie musicale.
Sur « Friday Night », une ballade folk blues rythmée, l’intro à la guitare acoustique et le solo de slide nous prouve la maîtrise technique de Fitz. « Stray Hat », avec son harmonica plaintif, nous emmène en virée dans le bush australien. « Gotta Love » nous montre le talent vocal de Cara qui possède une voix bluesy par excellence. Le titre débute lentement pour s’accélérer vers le rock avec une slide épaisse et baraquée (à l’image de notre bon vieux Fitz). La palme revient à « Long Dark Cloud », une ballade poignante et envoûtante. Un magnifique dobro se lamente sur ce morceau chanté par Hat Fitz avec sa grosse voix de grizzly (pardon, de razorback… j’oubliais que nous sommes en Australie). Un peu de rock’n’roll avec « Excuse Me », la belle voix de Cara et un solo d’harmonica saturé. « Sister Sister », avec uniquement une grosse caisse et un dobro, est chanté par Cara. De par sa construction rythmique, ce titre rappellerait le « Pony Boy » de Dickey Betts, avec en prime un étonnant solo de flûte que n’aurait pas renié Jerry Eubanks du Marshall Tucker Band. On appréciera également « Coming Home » avec ses consonances irlandaises mâtinées de country (violon, banjo, guitare acoustique) et son impressionnant solo de violon échappé des Appalaches. Ce morceau est d’autant plus évocateur quand on connaît l’histoire intime qui lie l’Irlande et l’Australie. Très beau travail ! Décidément, ces Australiens sont diablement forts et originaux.
En résumé, un disque dépaysant qui distille de la bonne « roots music ».
Olivier Aubry